dimanche 9 octobre 2011

Publicité et mémoire: l'importance de se souvenir.

La mémoire est un facteur important en publicité. Lorsqu’un annonceur teste le niveau de conscience ou «awareness» de sa marque ou de sa publicité, il s’en remet essentiellement à la mémoire du consommateur. Ce dernier se souvient-il avoir vu, entendu la publicité, la marque, le message ?
Avec le temps, on a dit différentes choses là-dessus. Plusieurs auteurs se sont exprimés quant à l’effet de la publicité sur la mémoire et «l’awareness». Pour eux, le niveau de conscience commence à diminuer immédiatement et graduellement en l’absence de publicité. Une hypothèse aujourd’hui remise en question, surtout qu’elle ne repose pas sur des études solides. Il y a quelques années, par exemple, l’industrie américaine du lait a cessé de s’annoncer. Les résultats ont démontré que ses ventes sont demeurées stables pendant un an, après quoi elles se sont mises à diminuer rapidement. Même impact au niveau de la marque. Peu d’effets immédiatement mais une baisse de «l’awareness» après quelques mois. Comme quoi la publicité peut produire des effets sur une période plus ou moins longue et ne pas affecter les résultats dès qu’elle cesse.
Aravindakshan et Naik viennent d’élaborer un modèle qui mesure l’effet d’une campagne publicitaire. À partir de données réelles, recueillies lors d’une campagne de Peugeot en France, ils ont démontré qu’il existe un niveau de mémoire (ad memorability). Plus on se souvient, plus l’effet de la publicité sera long. Comme dans l’exemple du lait. Pour Peugeot, cet effet était de trois semaines. Cet «ad memorability» pourrait servir de mesure de l’efficacité publicitaire, au même titre que celles qui existent déjà. Les gestionnaires peuvent ainsi mieux comprendre ce qu’il arrive lorsqu’ils cessent d'annoncer.

Source: Aravindakshan, Ashwin & Prasad A. Naik (2011). «How does Awareness Evolve When Advertising Stops ? The Role of Memory», Marketing Letters, 22, 315-326. 

samedi 1 octobre 2011

Synergie: télé + tablette + ordinateur + téléphone

Je prêche depuis longtemps le recours à la synergie publicitaire. Utiliser une seule plateforme pour s’annoncer est certainement une erreur grave. Une autre étude vient démontrer l’effet positif de la synergie sur la mémoire du consommateur.
Dans un premier temps, Nielsen a démontré que 50% des sujets soumis à l’étude se souvenaient du message vu à la télé. Cette proportion monte à presque 75% lorsque le message est vu sur plusieurs plateformes : télé, ordinateur, téléphone intelligent et tablette. Le taux de rappel de la marque automobile utilisée s’améliore donc de manière significative.  
La synergie améliore la «qualité» de la mémoire des consommateurs interrogés. 39% se souvenaient qu’il s’agissait d’une automobile 4 portes contre 22% de ceux ayant vu uniquement la publicité télé.
L’ajout de plateformes comme la tablette, l’ordinateur et le téléphone semble positif. Il est vrai que cette étude a été commandée par Google. Certains pourraient être tentés de remettre en cause ses résultats. Cependant, elle va dans le même sens que d’autres réalisées jusqu’ici.

samedi 20 août 2011

Prada a fait son travail

La maison Prada a soulevé bien des critiques et des commentaires. Il y a quelques semaines, elle lançait une publicité mettant en vedette de jeunes, très jeunes mannequins féminins. La plus jeune a 13 ans et adopte des postures plutôt suggestives. Prada a-t-elle bien fait d'avoir recours à cette stratégie ? D'un point de vue marketing, j'ai bien peur que oui.

Les résultats de différentes recherches nous mettent face à une réalité cruelle: les femmes plus «enrobées» sont considérées comme étant moins populaires et intelligentes. Évidemment, ce n'est qu'une perception. Mais on connait le pouvoir de la perception. Une femme dite attirante est choisie plus souvent pour un emploi ou comme partenaire. Ces stéréotypes ont la vie dure, et en plus, ils sont automatiques. Ils nous viennent à l'esprit sans que nous puissions les contrôler. La recherche démontre aussi qu'un mannequin mince sera jugé plus crédible. Le message est alors considéré comme étant crédible, véridique. Une source crédible est persuasive, convaincante.

Les consommateurs exposés à un mannequin mince ont une meilleure attitude envers la marque. Cependant, les femmes plus âgées sont davantage réalistes et savent bien que les mannequins ne représentent pas la réalité. Mais l'embauche de mannequins minces depuis plusieurs années a influencé le regard des femmes sur leur propre corps. Avec le résultat qu'elles se comparent et se jugent de manière négative. Les gens de marketing pourraient sans doute obtenir de bons résultats en ayant recours à des corps plus réalistes. C'est ce que laisse entendre une étude récente.

Oui, donc, Prada a fait le bon choix. D'un point de vue vente et efficacité. Mais d'un point de vue moral et socialement responsable, c'est une autre histoire.


Source: D'Alessandro, Steven and Bill Chitty (2011). «Real or Relevant Beauty ? Body Shape and Endorser Effects on Brand Attitude and Body Image». Psychology & Marketing, 28,8.




mercredi 8 juin 2011

Fini le «ma marque est plus forte que la tienne»

Que doit faire une marque pour survivre ? Elle doit aller bien au-delà du «ma marque est plus forte que la tienne». Elle doit innover, créer de nouvelles catégories ou sous-catégories de produits ou de services. Elle doit être pertinente, «relevant». C'est le point de vue de David Aaker, professeur émérite de l'Université Berkeley. David Aaker est certainement un incontournable de la marque, ne faisant pas que philosopher sur le sujet.

Il ne suffit plus de se battre à coups de milliards pour écraser la compétition. Oui, gérer une marque demeure un combat de tous les instants, un combat exigeant. Surtout que maintenant les organisations ont moins de contrôle sur leurs marques. C'est pourquoi l'innovation, le «faire autrement» et la créativité sont essentiels. Pour Aaker, faites de votre marque un marque pertinente afin de rendre celle de votre compétiteur non pertinente.





David Aaker donnait récemment une entrevue à Bnet. Il y donne davantage de détails sur l'idée de pertinence et parle, notamment, du cas Apple.

jeudi 2 juin 2011

«Advergames»: les enfants, une cible rêvée...malheureusement

Il existe une volonté des autorités de protéger les enfants de la publicité. Au Québec, nous le savons, elle est interdite aux moins de 13 ans. Les organisations ont évidemment trouvé des façons de contourner ces interdictions. L’une d’elle demeure l’«advergame». La marque crée alors un jeu dans un environnement plus ou moins teinté par sa présence. On y retrouve souvent des avertissements indiquant, par exemple, que le site est la propriété de la marque X. Un peu comme ces «bumpers» à la télé française qui annoncent l’arrivée des blocs de publicités.
Ces avertissements ont-ils un impact sur les enfants qui jouent à ces jeux ? Comme les enfants n’ont pas la capacité de reconnaître l’aspect persuasif de la publicité, ces avertissements sont vus comme une manière de les sensibiliser. Une théorie (Persuasion Knowledge Model) veut qu’un individu, à travers ses différentes expériences, développe un bagage lui permettant avec les années de reconnaître le travail de persuasion réalisé par les gens de marketing. Il deviendrait alors plus critique face à la publicité et autres formes de promotion. Un enfant qui comprend le réel motif de la publicité (faire acheter) peut alors développer un sens critique face aux messages qu’il reçoit. Il a été démontré par le passé que les enfants qui sont conscients de ce motif apprécient moins la publicité et leur niveau de confiance diminue. Ils ont également moins envie de se procurer le produit annoncé.
Mais l’«advergame» a aussi démontré son efficacité sur l’attitude envers la marque et son rappel, chez les adultes. La technique améliore les scores de ces mesures. Pour les enfants, les études sur le sujet sont quasi inexistantes. Une seule, réalisée en Australie, a montré que les 7-8 ans qui ont été sondés préfèrent la marque de céréales annoncée dans le jeu plutôt que les deux autres marques contrôle. Un résultat en droite ligne avec des études semblables réalisées en télévision.
Les avertissements contenus dans les «advergames» semblent inefficaces à sensibiliser les enfants.  Ils ne contribuent pas à clarifier la nature du site, faire vendre. Cependant, pour sensibiliser efficacement, un site doit pouvoir trouver la bonne façon de rédiger l’avertissement, de bien le positionner sur l’écran, etc. Une langue sale dirait : est-ce vraiment dans son intérêt ?
Il va certes falloir davantage d’études pour en arriver à une conclusion solide sur le sujet. Comme les enfants représentent un groupe vulnérable, souhaitons que le travail va se poursuivre. 

Source: An, Soontae and Susannah Stern (2011), «Mitigating the Effects of Advergames on Children», Journal of Advertising, 40,1.  
  
  

mercredi 18 mai 2011

Publicité et bouche-à-oreille, un mariage dangereux ?

On aime bien reconnaître que le bouche-à-oreille est la forme de communication et de «promotion» la plus efficace et crédible. On parle alors d’une forme de communication informelle entre consommateurs au sujet de produits et de services divers. Des chercheurs influents, comme Katz et Lazarsfeld, ont avancé que le bouche-à-oreille était la meilleure façon d’influencer le comportement d’achat des consommateurs. Il s’agirait de la source d’information la plus crédible d’entre toutes.
Les entreprises et les marques y ont donc accordé une grande attention. Selon certaines estimations, le consommateur américain moyen aurait environ 121 conversations «bouche-à-oreille» par semaine. Du lot, 92 d’entre elles impliqueraient une marque. De là l’importance de s’y intéresser. D’ailleurs, il est devenu une composante non négligeable de la communication-marketing et du mix qui en découle.
La question est alors de savoir si le bouche-à-oreille et la publicité sont de bons compléments, s’il peut être efficace de les combiner dans une stratégie de synergie pour annoncer un produit ou un service. Le sujet a été peu testé. En 2007, une étude a démontré que la publicité avait un effet négatif sur le bouche-à-oreille. Au lieu de le doper, elle l’éteint. Il faut préciser, cependant, que l’effet a été plutôt positif pour certaines catégories de produits. Comme quoi il est délicat de tirer des conclusions finales et définitives…
Une étude récente a fouillé le sujet dans le domaine de l’automobile. Les auteurs ont voulu savoir si la publicité avait un effet positif ou négatif sur le bouche-à-oreille en ligne. Le bouche-à-oreille portant sur 32 marques a été analysé. Et les résultats démontrent qu’une augmentation de la publicité fait diminuer le bouche-à-oreille. Publicité et bouche-à-oreille ne seraient donc pas toujours complémentaires, selon les auteurs.
Plusieurs raisons peuvent expliquer le phénomène. Par exemple, certains consommateurs tirent un réel plaisir de faire découvrir un produit ou un service aux autres. C’est pour eux une sorte de gratification. Mais si le produit ou le service est amplement annoncé, leur rôle d’ambassadeur devient moins pertinent, réduisant ainsi le bouche-à-oreille. De plus, comme la publicité véhicule une certaine somme d’informations, le rôle de ce consommateur comme source d’informations perd en importance.
Ces résultats viennent complexifier, encore un peu plus, le travail des acheteurs médias, des marques et des gestionnaires. Comme quoi, dans ce domaine, la science exacte n’existe pas. 

Source: Jie Feng & Purushottam, Papatla (2010), «Advertising: Stimulant or Supressant of Online Word of Mouth ?» Journal of Interactive Marketing.     



mardi 19 avril 2011

Le cloud pour les nuls

La montée de la mobilité ouvre la voie à un usage massif du «cloud». La possibilité de stocker son matériel numérique (musique, films, etc.) dans un serveur externe. De cette façon, on peut y avoir accès n'importe où, du moment qu'on peut se brancher à Internet.

Cette vidéo, réalisée par RollingStone, explique très bien le phénomène. Surtout que de gros joueurs comme Apple et Google s'y intéresse. Amazon l'offrant déjà.

vendredi 15 avril 2011

Tablette : quoi, quand, où, combien ?

La tablette s’impose de plus en plus. Du côté du iPad 2, Apple rapporte un million de ventes, aux États-Unis seulement, dans la première semaine de sa sortie en mars dernier. Certains analystes croient qu’il pourrait s’en vendre près de 45 millions d’ici la fin de 2011. Bref, on parle d’un véritable phénomène.
On en apprend aussi un peu plus sur l’usage que les consommateurs en font. Google a réalisé une étude plutôt éclairante. D’abord, 43% des répondants passent plus de temps à l’utiliser qu’à utiliser «laptop» ou ordinateur. Pour 28%, la tablette est devenue l’ordinateur principal. Le 1/3 passe plus de temps avec elle qu’avec sa télé. Mais ils en font quoi ? En ordre d’importance : jeux, recherche d’info et courriels. Viennent ensuite le magasinage, la lecture de livres et le divertissement comme la musique et la vidéo.
Pour 68% des gens, la tablette occupe au moins une heure de leurs temps quotidiennement. Et l’usage a lieu essentiellement à la maison, pour 82% des sondés. La semaine, essentiellement et en soirée, pour la majorité.
Comprendre ces habitudes et ces comportements est essentiel pour qui veut développer du contenu tablette.   

dimanche 10 avril 2011

Le consommateur fait maintenant de la pub

L’évolution d’Internet et de la technologie permet maintenant aux consommateurs de se mêler de contenu. Chacun peut y aller de création pour ensuite partager tout  ça sur YouTube ou ailleurs. C’est ce qu’on appelle « user-generated content». Mais voilà que le consommateur s’applique maintenant à créer des publicités. On parle alors de «consumer-generated advertising» ou CG advertising. Les marques ont certainement un intérêt à connaître ce que les consommateurs disent sur elles en s’appropriant leur produit ou leur service. Encore une preuve que les entreprises perdent graduellement le contrôle de leur image et de leur marque…La publicité suivante est un bel exemple d’une consommatrice qui s’approprie une marque (Starbucks) pour dénoncer le prix élevé de ses produits et les profits engrangés.


Des chercheurs ont développé un outil qui permet de répertorier ce que le public pense et dit de ces publicités réalisées par monsieur-madame tout le monde. Cet outil s’appelle le « Leximancer». Le logiciel analyse des pages et des pages de textes, de propos, de conversations, pour ensuite en faire ressortir l’essentiel.
L’analyse de la publicité de Starbucks permet dans un premier temps de constater qu’une partie du public fait la promotion de la compagnie en vantant, par exemple, la qualité de son café. D’un autre côté, un groupe dénonce le traitement réservé aux cultivateurs du précieux grain. On retrouve aussi un thème qui tourne autour du prix des boissons, de l’argent qui pourrait plutôt servir à combattre la faim des enfants dans le monde. Cette interprétation est réalisée à partir d’une carte qui expose les principaux thèmes qui découlent de l’analyse. On y trouve des mots comme love, work, starving, shit, bad ,etc.

Mais il est aussi intéressant de noter que bien souvent la marque n’est pas au centre des conversations ou des commentaires.  Sur les quatre marques testées, les commentaires portent plutôt  sur la qualité musicale de la publicité, la pauvreté, le créateur de la publicité, la globalisation, etc.  Des marques peuvent alors être tentées d’intervenir dans la conversation afin de rediriger les propos. Une pratique qui s’installe, d’ailleurs.
Ce nouvel outil peut s’avérer fort pratique pour les organisations qui sont dépourvues ou dépassées face à la montée des médias sociaux. Surtout au moment où la veille est considérée comme essentielle.

Source: Campbell, Colin, Leyland F. Pitt, Michael Parent et al. (2011), «Understanding Consumer Conversations Around Ads in a Web 2.0 World», Journal of Advertising, 40,1. 















vendredi 18 mars 2011

Danger, multitâche

Parler de «multitâche» est plus pertinent que jamais. Tous les nouveaux gadgets et les nouvelles technologies permettent à l’être humain de consommer plusieurs médias à la fois, et ce plus que jamais. Dans son livre «Wired», Larry Rosen rapporte les résultats d’une étude éclairante. Il a demandé à un échantillon de répondants, âgés de 11 à 60 ans, ce qu’ils feraient s’ils avaient du temps libre. Les plus jeunes ont répondu qu’ils feraient jusqu’à six activités en même temps (ex. : naviguer sur le web, envoyer des SMS, mettre à jour son statut Facebook, etc.). Et plus on vieillit, moins il y a d’activités simultanées. Les plus vieux, les Boomers du groupe, ont répondu qu’ils en feraient quatre.

Mais ce multitâche nous rend-il plus efficace ? L’être humain peut-il effectuer toutes ces activités en même temps sans être affecté ? Des chercheurs de l’Université Stanford ont étudié le phénomène de près et leurs conclusions sont inquiétantes. Les plus grands adeptes du multitâche, les «heavy multitaskers», éprouvent des difficultés à traiter l’information. Ils ont de la difficulté à retenir ce qui est pertinent, l’information et les distractions étant trop nombreuses. On peut même dire que cette information non pertinente va les ralentir dans l’atteinte du but fixé ou dans la tâche qu’ils effectuent. Ils semblent en perte de contrôle de leurs facultés cognitives, en absorbant trop d’informations à la fois. Tout peut les distraire.

Le multitâche affaiblit donc la performance. D’un autre côté, les «multitaskers» légers n’éprouvent pas les mêmes difficultés. Ils sont plus efficaces et moins distraits par toute l’information qu’ils reçoivent en simultané.

Il apparaît évident que, contrairement à ce que nous pouvions croire, le multitâche intensif n’aiguise pas les habiletés cognitives.

Ici, voyez Clémentine, 20 mois, découvrir le iPad. Le début du multitâche...






Source : Ophir, Eyal, Clifford Nass & Anthony D. Wagner (2009), «Cognitive Control in Media Multitaskers», Proceedings of the National Academy of Sciences.

mardi 15 mars 2011

«Curator» : buzzword ou moyen de combattre la surcharge d’informations ?

Depuis le 15ème siècle, avec l’invention de la presse à imprimer, l’information se fait de plus en plus présente et abondante. L’invention de l’imprimerie a permis de multiplier cette information en la rendant plus accessible. Aujourd’hui, avec Internet et la multiplication des canaux traditionnels et non traditionnels, c’est la flotte. Impossible de tout voir passer, de tout savoir, de tout absorber.

Des chercheurs s’intéressent au traitement de l’information par l’être humain depuis quelques décennies déjà. La prémisse de base veut qu’une information trop abondante pousse le consommateur à faire de mauvais choix ou un choix qui n’est pas optimal, lui qui ne peut pas traiter toute l’information qu’il reçoit.

La «curation» serait-elle la solution ? Un «buzzword» qui n’a pas encore son équivalent francophone mais qui risque de s’imposer en 2011. Différentes définitions existent mais le consultant Xavier de Mazenod résume bien ce que c’est : un Digital Curator est un aiguilleur qui analyse, trie et distribue l’information du web en fonction des destinataires». Cet aiguillage peut être réalisé automatiquement avec certains outils comme Flipboard et Paper.li. Ou le nouveau Zite, un magazine personnalisé pour le iPad. Ces outils regroupent de manière automatique le matériel que vous jugez pertinent selon vos goûts, vos besoins et vos intérêts. Cependant, certains croient qu’il faut nécessairement ajouter un aspect humain au phénomène. Le «curator» peut être, par exemple, un journaliste qui recueille, trie, analyse et répand l’information. Ce travail permet de conserver ce qui est pertinent. Mais c’est déjà ce qu’il fait, le journaliste, me direz-vous ?! Effectivement, en gros. Voilà pourquoi l’humain aura toujours sa place dans cette abondance d’informations.

Ce qui est nouveau, c’est la manière dont sera utilisé ce «curator» par les marques, les médias et les diverses organisations. Jusqu’où pousseront-ils l’expérience ? Embarqueront-ils ? Ces gestionnaires de contenu pourraient prendre de la valeur, devenant des experts dans leur domaine. Une marque, par exemple, pourrait décider d’abreuver ses adeptes sur un sujet donné, à partir du travail de son «curator». Maîtriser l’information deviendra un avantage concurrentiel indéniable. On parle donc de fournir de l’information pertinente à un public ciblé. Du sur-mesure.

Sources : Lee, Byung-Kwan & Wei-Na Lee (2004), «The Effect of Information Overload on Consumer Choice Quality in an On-Line Environment», Psychology & Marketing, 21,3.

01NetPro      

vendredi 11 mars 2011

Google, marque à la meilleure réputation

Le magazine français Stratégies publie aujourd’hui les résultats d’une enquête sur la réputation des marques. Réalisée par la firme Syntec conseil en relations publiques, l’enquête révèle que Google arrive en tête de liste, suivie par Michelin, Ikea, EDF (Énergie de France) et Danone. Les sondés ont dû répondre à des questions comme : ces entreprises vous inspirent-elles confiance ? Ses produits et services sont-ils de qualité ? Aimeriez-vous y travailler ? L’aspect développement durable a aussi été évalué. Chose intéressante, le sondage, réalisé en France, a été mené auprès de différents groupes : actionnaires, salariés, grand public, militants et écologistes.    
Point à souligner : la communication «verte» n’est pas toujours convaincante. Les actionnaires et les jeunes générations sont plutôt critiques à son égard.

50 ans de recherche en publicité: bilan

Le mois de mars marque le 50ème anniversaire du Journal of Advertising Research. Une édition spéciale est d'ailleurs publiée. La firme comScore en a profité pour discuter avec son co-fondateur, Gian Fulgoni, lui qui a vu évoluer la publicité et sa mesure. Il trace ici un bilan éclairant et regarde aussi vers l'avenir.

Looking Back on 50 Years of Advertising Research: ARF Interview with comScore's Gian Fulgoni - ARF Insights - ARF Insights - Jack Myers

jeudi 3 mars 2011

Médias sociaux et ROI : il faut penser autrement

La montée en popularité des médias sociaux ajoute une pression supplémentaire sur les épaules des organisations et des marques : y être, oui on veut bien, mais comment, quoi y faire, y dire et surtout est-ce que ça marche ? Il a déjà été question sur ce blog du tant espéré ROI ou retour sur investissement. Est-ce que le dollar investi rapporte ? L’obsession de l’efficacité pousse les gestionnaires à rechercher constamment des preuves de bénéfices. Pourtant, en utilisant les médias sociaux, notre façon de voir doit être différente. Le consommateur est plus actif, il s’implique davantage et a soif de contrôler ce qu’il fait et dit. C’est là une différence majeure si l’on compare à la consommation des médias dits traditionnels. Sachant cela, il faut donc aborder le ROI de manière différente.
Avec les médias traditionnels, le ROI implique la recherche de résultats rapides : hausse des ventes, des profits, etc. On veut des résultats à court terme. Une campagne publicitaire ou promo doit vite rapporter. Une erreur, sans doute, dans bien des cas. Avec les médias sociaux, on entre dans un univers de relations, voire de confiance. Les résultats ne seront peut-être pas immédiats. Un gestionnaire qui veut mesurer l’impact de sa campagne devrait se tourner vers les motivations du consommateur. Pourquoi aurait-il un intérêt à entrer en contact avec nous ? Quels bénéfices va-t-il en retirer ?
D’abord, donc, établir quels sont les objectifs visés par l’organisation ou la marque. Ensuite, arrêter les outils à utiliser (blog, Twitter, Facebook, etc.). En investissant les médias sociaux, une organisation demande au consommateur de s’impliquer, d’interagir, de partager avec les autres, de commenter, etc. Il faut donc qu’il y ait un intérêt de sa part, à la base. Une motivation. La logique change de bord : avec les médias sociaux, on se demande ce qu’une marque peut faire pour le consommateur et non l’inverse. Ce qu’elle peut faire pour lui permettre de satisfaire son besoin de créer, de consommer, de se connecter et de contrôler ce qu’il fait. On peut parler des quatre «c» propres aux médias sociaux.
Mais retenons qu’à la base, la mesure du ROI demeure souvent périlleuse. Cependant, mieux comprendre la motivation du consommateur peut être un bon point de départ.
Qu’une marque souhaite augmenter sa notoriété, le bouche-à-oreille ou l’engagement du consommateur, elle peut mesurer et vérifier les indicateurs suivants:

 Blogs

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Microblogging
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Cocreation
(e.g., NIKEiD)

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Social Bookmarking
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Discussion
Boards
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or its members
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Product Reviews
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Amazon.com)
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reviews (i.e., how many found
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responses to reviews (+/−)
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other sites
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in users’ lists (i.e., Listmania! on
Amazon.com)

Social Networks
(e.g., Bebo, Facebook,
LinkedIn)

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•number of impressions
•number of bookmarks
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and valence +/−
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• number of user-generated items
(photos, threads, replies)
• usage metrics of applications/
widgets
•impressions-to-interactions ratio
• rate of activity (how often members
personalize profiles, bios, links, etc.)
• frequency of appearances in
timeline of friends
•number of posts on wall
•number of reposts/shares
• number of responses to friend
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Video and Photosharing
(e.g., Flickr, YouTube)

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•number of subscribers
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•number of incoming links
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or derived work
• number of times republished in
other social media and offline


Source: Hoffman, Donna L. and Marek Fodor (2011). «Can you Measure the ROI of Your Social Media Marketing ?», MIT Sloan Mangement Review, 52, 1.

dimanche 27 février 2011

Repenser la marque

À quoi sert une marque ? Avec les années, l'idée qu'on s'en fait a évolué. Pour Umair Haque, du Havas Media Lab, une marque doit signifier quelque chose, être «meaningful». Ses recherches, pour lui, sont concluantes et mènent à une nouvelle définition. La voici, en 8 minutes. Éclairant.

Rethinking the Idea of the Brand

samedi 26 février 2011

PressPausePlay Official Trailer

Un documentaire pique ma curiosité: «Press Pause Play». Sur la culture du digital, plusieurs témoignages de créateurs. Pour ma part, je m'interroge sur la consommation de la musique. Parmi toutes les tentatives et nouveautés, lesquelles vont s'installer et survivre ? Le streaming, le cloud ?



lundi 24 janvier 2011

L'industrie de la musique dans l'impasse ?



Le midem, grande conférence portant sur la musique et ses enjeux, a lieu présentement à Cannes. Le VP de Forrester UK se prononce sur l'état actuel de l'industrie musicale. Plutôt éclairant. Une industrie qui fait du sur-place, à n'en pas douter.