dimanche 16 décembre 2012

Vraiment ce que nous voulons ?

La tragédie de Newtown nous choque. Encore bien des questions attendent une réponse. On a soulevé l'impact de la violence véhiculée dans les médias et les jeux vidéo. Pourrait-elle expliquer en partie ce qui est arrivé ? Peut-être.

Rappelons seulement qu'il y a dix ans, l'American Psychological Association (APA) indiquait qu'un enfant américain regarde en moyenne 28 heures de télé par semaine. À l'âge de 11 ans, il aura vu autour de 8000 meurtres. Ces meurtriers fictifs, pour la plupart, ne subiront pas les conséquences de leur geste et n'éprouveront aucun remords. Comme s'il était normal et légitime de ne pas être puni. L'APA rapporte aussi les résultats d'une étude longitudinale s'étant étalée sur 15 ans. Les sujets, des enfants au début du projet, ont été étudiés à nouveau dans la vingtaine. Leur entourage a aussi été sondé. On apprend que ceux qui ont regardé le plus de violence à un jeune âge sont ceux qui avaient, à l'adolescence et à l'âge adulte, les comportements les plus violents. Envers les femmes, notamment. Ils avaient aussi une chance accrue d'être arrêtés pour un acte criminel.

Les enfants peuvent donc se désensibiliser à force de voir de la violence tout en devenant moins sensibles à la souffrance des autres. Sans compter qu'ils peuvent développer une peur du monde les entourant.

Plusieurs facteurs expliquent un geste comme celui commis à Newtown. Peut-être que la consommation de violence y est pour quelque chose. Mais au-delà de ça, nous sommes certainement en droit de se demander si nous voulons vivre dans une société qui produit autant de violence. Volontairement.