vendredi 11 décembre 2015

Médias sociaux et anxiété collective


Les plateformes sociales, comme Facebook et Twitter, mènent-elles inexorablement à une forme d'anxiété collective ? Comme elles se multiplient, les commentaires aussi se multiplient. Ces dernières semaines sont d'ailleurs révélatrices. Les attentats de Paris et de San Bernardino, mêlés à la venue des réfugiés syriens, à la position parfois jugée molle de Justin Trudeau, à la crainte du terrorisme, ont fait naître la peur chez bien des individus. Certains expriment d'ailleurs des propos durs, voire racistes, sur ces plateformes sociales les plus populaires.
La peur est une émotion qu'il faut respecter, c'est l'une des émotions de base. L'anxiété peut s’exprimer, elle, lorsqu'on anticipe un événement ou une situation négative qui bien souvent ne se produira pas. Qui dit multiplication des plateformes dit aussi multiplication des commentaires, des propos de toutes sortes, réfléchis ou non. Se peut-il que ces propos nourrissent l'anxiété, quiconque fréquentant les médias sociaux y étant assurément confronté. Ces médias amplifient les choses par la multiplication infinie des statuts, des commentaires et des autres formes de partage. L'anxiété se nourrit alors. Par exemple, un individu lisant une pléthore de commentaires négatifs et radicaux en viendra peut-être à craindre un acte terroriste, à l'anticiper alors que les chances sont minces qu'il y soit confronté un jour. Même chose pour ses craintes de voir le Canada devenir un pays mené par la charia. L'anxiété déforme la réalité, elle l'embrouille. Elle laisse peu de place au raisonnement et au rationnel.
Pour moi, le web et les médias sociaux présentent plus d’avantages que d’inconvénients. Mais ces moyens de communication sont peut-être la cause d’effets insoupçonnés jusqu’à maintenant. En être conscient permet un début de réflexion.