Les plateformes sociales, comme
Facebook et Twitter, mènent-elles inexorablement à une forme d'anxiété
collective ? Comme elles se multiplient, les commentaires aussi se multiplient.
Ces dernières semaines sont d'ailleurs révélatrices. Les attentats de Paris et
de San Bernardino, mêlés à la venue des réfugiés syriens, à la position parfois
jugée molle de Justin Trudeau, à la crainte du terrorisme, ont fait naître la
peur chez bien des individus. Certains expriment d'ailleurs des propos durs,
voire racistes, sur ces plateformes sociales les plus populaires.
La peur est une émotion qu'il faut
respecter, c'est l'une des émotions de base. L'anxiété peut s’exprimer, elle,
lorsqu'on anticipe un événement ou une situation négative qui bien souvent ne
se produira pas. Qui dit multiplication des plateformes dit aussi
multiplication des commentaires, des propos de toutes sortes, réfléchis ou non.
Se peut-il que ces propos nourrissent l'anxiété, quiconque fréquentant les
médias sociaux y étant assurément confronté. Ces médias amplifient les choses
par la multiplication infinie des statuts, des commentaires et des autres
formes de partage. L'anxiété se nourrit alors. Par exemple, un individu lisant
une pléthore de commentaires négatifs et radicaux en viendra peut-être à
craindre un acte terroriste, à l'anticiper alors que les chances sont minces
qu'il y soit confronté un jour. Même chose pour ses craintes de voir le Canada
devenir un pays mené par la charia. L'anxiété déforme la réalité, elle
l'embrouille. Elle laisse peu de place au raisonnement et au rationnel.
Pour moi, le web et les médias
sociaux présentent plus d’avantages que d’inconvénients. Mais ces moyens de
communication sont peut-être la cause d’effets insoupçonnés jusqu’à maintenant.
En être conscient permet un début de réflexion.