- Ainsi la vie, on paie toujours pour les imbéciles.
- Si tu frappes kkun sans assurance le clown c qui qui va payer ?
- Assure le ton esti de char…voyons réfléchis un peu.
Ce sont quelques
commentaires qu’un étudiant a encaissé cette semaine sur Facebook après avoir
demandé conseils sur la manière de récupérer sa voiture retenue par les
policiers. Ces commentaires violents et abusifs sont plutôt courants sur les médias
sociaux. On y a tous été confronté à un moment ou à un autre. Les personnages
publics doivent apprendre à vivre avec et, malheureusement, monsieur et madame tout-le-monde également. Mais qu’est-ce qui explique qu’un
individu puisse être aussi brutal ? La montée en popularité d’Internet, depuis
plus de vingt ans, a plongé le monde dans un univers, dans un contexte virtuel
où les repères sont bien différents de la vraie vie. Dans ce monde virtuel, notre
comportement diffère du bon vieux face-à face, notre langage aussi. Cette
présence virtuelle mène à moins de culpabilité, à moins d’embarras et donc à
une crainte moins grande d’être rejeté. On se permet alors des propos plus
durs. En face-à-face, le contexte fera qu’on adaptera ces propos. Les réactions
de l’autre, le lieu et la présence d’individus, par exemple, feront que nos
paroles seront plus tempérées. Dans le virtuel, les barrières tombent. Le
cerveau n’a pas les informations du réel permettant d’adapter notre langage.
Tout est là pour des propos impulsifs et irréfléchis. Difficile d’effacer comme
ça, du jour au lendemain, toutes ces années d’évolution.
Il faut aussi préciser
que les hommes et les femmes ne s’expriment pas de la même manière. En général,
les hommes laissent tomber la censure plus fréquemment et usent d’un langage
plus hostile (flaming en anglais).
Les femmes, elles, sont davantage dans une forme de politesse. Plusieurs études
tendent à démontrer cette tendance. Bien entendu, les exceptions sont possibles.
Ces commentaires
négatifs diffusés sur les médias sociaux peuvent être dommageables,
particulièrement chez les adolescents. Les garçons, semble-t-il, en recevraient
davantage. Leur style de communication étant différent, ils sont plus prompts à
critiquer et à insulter. À cet âge, plusieurs recherchent des sensations ce qui
peut les pousser à publier des propos, des vidéos et des photos qui mèneront à
des commentaires peu élogieux. Les filles, elles, risquent plutôt de s’attirer
des propos hostiles à la suite de la diffusion de photos ou de vidéos
d’elle-même, de leur corps, de leurs vêtements, bref de situations où elles se
mettent en scène. Mais heureusement, une faible proportion d’adolescents reçoit
des commentaires négatifs. Toutefois, ces commentaires peuvent avoir un impact
dévastateur chez celui ou celle, par exemple, qui éprouve une estime de soi
vacillante.
Finalement, comme les
propos violents peuvent être contagieux, un premier pourra en entraîner
d’autres. Voilà pourquoi il faut être sensible à leur impact et apprendre à les
gérer. Et surtout, savoir qu’il y a toute une psychologie qui se cache
derrière.
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